C’est à travers un second court-métrage que Louis Cattelat nous propose  une histoire pleine de sens traduisant onirisme et réalité.   Pour l’occasion, nous lui avons posé quelques questions afin d’en savoir  plus sur cet artiste.

Salut Louis! Nous te suivons depuis un bout de temps et voilà que tu nous épates une fois de plus avec un court métrage que tu viens de réaliser sous peu. On veut donc en savoir un peu plus sur toi… Qui es tu? (âge, occupation, études,…) 

Hello TRICE!

Merci de vous intéresser autant à moi, je vais essayer de répondre au mieux à vos questions!

Donc je m’appelle Louis Cattelat, j’ai 19 ans, je viens de terminer une prépa littéraire / cinéma audiovisuel, et je serai surement à Paris l’année prochaine pour terminer ma licence. 

Je fais de la photo depuis que j’ai 12 ans et des courts-métrages depuis… le bac il me semble. Les deux en autodidacte; je lis des livres sur les techniques de gestation de lumière, de cadrage et de montage, mais je n’ai jamais suivi de cours pratiques. Pendant mes études c’était essentiellement histoire du cinéma. 

Nous connaissons en effet tes talents de photographe. D’où t’es venu l’envie de passer à la réalisation?

Je suis resté focalisé sur la photo pendant un moment, mais l’idée de faire des films trottait en arrière plan.

Si ma mémoire est bonne (et elle ne l’est pas) je n’ai pas eu de déclic, c’est un peu arrivé du jour au lendemain, tiens je vais faire du ciné? ah oui bonne idée. Et il se trouve que j’adore ça, donc je continue. 

Pour ceux qui ne connaissent pas ton court métrage, peux tu expliquer en quelques mots le principal sujet dont il est question?

Mon prochain court-métrage est le portrait d’un jeune homme en institut psychiatrique. Le film est présenté comme une série d’interviews menées entre lui et sa psychologue. L’intérêt, je crois, nait de l’union entre le personnage de fiction, et le support très officiel  / found footage, qui brouille le rapport au sujet et place le spectateur dans une position de pseudo-voyeur. L’absence d’éléments cinématographiques forts (cascades, musique, etc…) rend l’ensemble très réaliste, donc un peu dérangeant. 

” Tuning his loose strings ” en est le titre. Qu’est ce que ça signifie exactement?

Pour expliquer “Tuning his loose strings” il faut le décomposer. “To tune” signifie ‘accorder” (un instrument) et “loose strings” est une jeu de mot avec les cordes d’un instruments qui seraient trop lâches et l’expression anglaise qui désigne quelqu’un d’un peu à coté de la plaque psychologiquement. Il faut y voir une double lecture entre un instrument qu’on accorde, et un patient qu’on soigne.

Il y a un troisième sens qu’on comprend en regardant le film!

Y’a-t-il un message à faire passer à travers ton film?

C’est mon deuxième court-métrage, donc c’est avant tout un exercice de style. Un entrainement. J’essaie quand même de créer quelque chose de cohérent qui fera réfléchir celui ou celle qui regarde le film. Le sujet est excessivement intimiste dans le fond et la forme, la maladie mentale était un bon prétexte pour filmer le personnage d’une manière singulière voire même inquisitrice : l’entretien privé.

Le film est binaire, il alterne séances médicalisées ou là, j’ai écrit le scénario avec l’aide d’une véritable psychologue, et des séquences plus poétiques et ésotériques où on penche vers la contemplation et la méditation. J’essaie de ne pas trop niveler la pensée du spectateur, je donne de la matière et il s’y projette, il y réfléchit. Ça ne veut pas dire que je ne sais pas ou je vais, ça veut dire que je ne l’y emmène pas de force. 

Comment la réalisation de ton film a pu se concrétiser? (matériel, costumes, lieux)

J’ai financé la location du matériel -camera, trépieds, steady-cam, micros- par un crowdfunding. Les costumes m’ont été généreusement prêtés par deux boutiques de vêtements montpelliéraines (Lee-Berthy et De La Luce).

Les lieux eux ont été trouvés en majeure partie par ma mère et son réseau d’amis, j’envisage sérieusement de l’engager comme 1ère Assistante (en plus d’agent, productrice, génitrice…). 

As-tu choisi les acteurs en fonction de critères particuliers?

J’essaie de prendre des acteurs non-profesionnels; je n’ai rien contre les comédiens, mais comme je ne suis pas encore professionnel, ma relation avec eux est plus agréable. Charles, l’acteur principal habite à Londres et m’envoie beaucoup de Dubsmashes incroyables, c’était sa première étape de casting haha! On a fait des essais plus sérieux quand j’étais en Angleterre, et il a toutes les qualités requises : aisance, malléabilité du jeu, confiance en moi (et réciproquement), intelligence et magnétisme.

Iza quant à elle est surement la personne la plus décomplexée et volontaire que je connaisse, elle a joué facilement et avec plaisir je crois (j’espère).  

Dans certains plans, lorsque Basile se retrouve seul, il tourne souvent son regard face à la caméra comme s’il sentait qu’on l’observait. Quel lien as-tu voulu créer entre le personnage et le spectateur? (si tel est le cas)

Durant les entretiens, celle qui essaie de comprendre Basile, c’est Catherine. Lors de ses sorties, je voulais que le spectateur se retrouve en tête à tête avec lui, qu’il essaie de le cerner de plus en plus.  Les trompettes de la musique traduisent à merveille la rencontre entre les deux. Cette friction personnage/spectateur, comme deux plaques tectoniques qui s’entrechoquent : séisme. 

Où puises-tu tes inspirations?

Il faut savoir que jusqu’à mes 14 ans environ, 90% de ma culture cinématographique était constituée de la saga Harry-Potter, donc nécessairement il doit y avoir un impact quelque part. Depuis j’ai vu deux trois autres (centaines de) films et lus pas mal de livres, j’essaie de tout mettre en relation; qui ressemble à qui, qui s’inspire chez qui etc…

Par exemple je viens de lire en même temps “Vipère au Poing” et “To Kill a Mockingbird”, et bien je recommande l’expérience. 

Quand quelque chose digne d’intérêt passe dans mes radars, j’essaie de le noter rapidement pour ne pas l’oublier. Un passage de livre, une photo, un plan, même un tweet! 

3 mots qui caractérisent ton travail?

Mhhhmm c’est assez dur de ne pas être prétentieux, donc je vais dire… embryonnaire, engageant et substantiel (scrabble).

Quels sont tes projets pour l’avenir?

J’aimerai que mon prochain film dure beeeaaaauuuucoup moins longtemps que “Tuning his Loose Strings” (qui tourne autour de 50 minutes !). 

Je pense que je vais ralentir un peu sur les films tristes, vu l’avenir qui se dessine en France et en Europe, on va autant avoir besoin de rire et d’espoir que de films coup de poing, psychologiques et moralisateurs.

Continuer la photo aussi, tant que faire se peut, et voyager. Je rentre de Pologne, aussi je peux vous dire : Dziekuje bardzo, do zobaczenia !

TUNING HIS LOOSE STRINGS – a film by louis cattelat from Louis Cattelat on Vimeo.

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